16

 

Curieuse d’aller parler à Greystock, Jill commença à traverser la foule des invités dans sa direction, mais elle fut arrêtée au passage par Firebrass.

— Un message vient de me parvenir. Le contact a été établi par radio avec le Mark Twain. Ça te dirait d’assister à la conversation ? Tu auras peut-être la chance de bavarder avec le grand Sam Clemens en personne.

— Si ça me plairait ! s’écria-t-elle. Merci de l’invitation !

Elle suivit Firebrass jusqu’à la jeep qui attendait entre les pilotis. Le véhicule était tout en acier et aluminium. Il était équipé de pneus en nylon et son moteur à six cylindres fonctionnait à l’alcool de bois.

Avec ses cinq occupants, Firebrass, Gulbirra, Bergerac, Schwartz et Hardy, la jeep démarra en trombe, suivant la ligne des vallons délimités par les collines. Les phares illuminaient l’herbe tondue à ras par les machines. On apercevait çà et là des cabanes, des plantations de bambous incroyablement prolifiques, dont certains dépassaient trente mètres de haut. Laissant derrière eux les collines, ils s’engagèrent dans la plaine qui descendait en pente douce jusqu’au Fleuve.

Elle vit les lumières de l’usine d’aluminium, de l’aciérie, de la distillerie, de l’atelier de soudage, de l’armurerie, de la poudrerie, de la cimenterie et du bâtiment du Gouvernement. Celui-ci abritait les bureaux administratifs et ceux du journal et de la radio. Plusieurs personnalités officielles y avaient leur résidence permanente.

Le hangar géant était un peu plus en aval, et par conséquent sous le vent des autres bâtiments. Deux voies ferrées s’en éloignaient en direction du nord puis se ramifiaient en toute une série d’autres voies qui desservaient les autres bâtiments. A l’ouest, dans les collines, on voyait briller des chapelets de lumières qui marquaient l’emplacement du nouveau barrage, construit en remplacement de celui que Clemens avait fait sauter.

La jeep longea le hangar. A ce moment-là, une locomotive à vapeur, dont la chaudière était alimentée par de l’alcool de bois, arriva en ahanant, remorquant trois wagons plats chargés de poutrelles en aluminium. Elle entra dans le hangar illuminé et s’arrêta sous une grue mobile dont le crochet descendit aussitôt au-dessus du dernier wagon. Des ouvriers accoururent pour fixer le chargement au crochet au moyen des câbles d’acier qui entouraient les poutrelles.

Plus au nord, il y avait l’« Hôtel de Ville », à l’entrée duquel la jeep s’arrêta. Tout le monde descendit et passa entre les deux imposantes colonnes doriques. Le bâtiment était d’un goût horrible, architecturalement parlant, pensa Jill. Il ne s’accordait pas du tout avec les autres constructions. Vue de loin, la région évoquait un paysage polynésien où une partie de la Ruhr et le Parthénon auraient été transplantés.

Les bureaux de Firebrass occupaient toute la partie gauche à l’entrée d’un immense couloir. Six hommes étaient de garde, armés chacun d’une carabine à un coup capable de tirer des balles en plastique de calibre .80. Ils avaient aussi des poignards et des coutelas. La « cabine » radio était une grande salle à côté de la salle de conférence et du saint des saints réservé à Firebrass. Ils entrèrent dans la première et y trouvèrent plusieurs hommes assemblés autour de l’opérateur. Ce dernier était en train d’effectuer des réglages sur le grand panneau qui lui faisait face. En entendant s’ouvrir la porte sous la poussée vigoureuse de Firebrass, il releva la tête.

— J’ai pu parler à Sam, dit-il, mais je l’ai perdu il y a trente secondes environ. Attends… je crois que je l’ai.

Une série de grésillements et de craquements sortirent du haut-parleur. Mais soudain, les parasites s’estompèrent et une voix se fit entendre. Après avoir fait un dernier réglage, l’opérateur céda sa chaise à Firebrass.

— Ici Firebrass. C’est toi, Sam ?

— Non. Une seconde.

— Ici Sam, fit une voix plaisante à l’accent traînant. C’est toi, Milt ?

— Sûr que c’est moi. Comment va, Sam ? Quelles nouvelles ?

— Aujourd’hui, Milt, le livre de bord électronique indique que nous avons parcouru jusqu’ici sept cent quatre-vingt douze mille zéro quatorze milles. Tu peux convertir en kilomètres si ça te plaît. Pour ma part, je préfère l’ancien système, et nous avons bien l’intention de… mais tu sais déjà tout cela. Ce n’est pas trop mal, en trois ans de voyage, hein ? Mais c’est quand même une vitesse d’escargot. D’ailleurs, un escargot aurait le temps d’arriver au pôle Nord bien longtemps avant nous, même s’il ne partait que maintenant, à condition d’aller en ligne droite. Ou, disons, en ligne courbe directe. Il aurait également le temps de construire un hôtel à notre intention et de bâtir dessus une énorme fortune, rien qu’en louant nos chambres aux phoques, jusqu’à notre arrivée. Même si cet escargot ne progressait que d’un seul mille par vingt-quatre heures, alors que nous en abattons huit cents dans le même temps. Quant à… (crrrc rrwiou prtt)… pas trop de mal.

Firebrass attendit que la réception redevienne à peu près normale avant de parler à son tour.

— Tout va bien, alors, Sam ?

— Comme sur des roulettes, Milt. Il ne s’est rien passé d’anormal jusqu’à présent. Ce qui signifie qu’il y a eu des pépins, des gros et des petits, des alertes de toutes sortes, mais pas encore de mutinerie à bord. De temps en temps, je suis obligé de débarquer un ou deux membres de l’équipage avec perte et fracas. Si ça continue, quand nous fêterons notre millionième mille, je serai la seule personne à bord à avoir assisté au départ de Parolando.

Il y eut encore de la friture, puis Jill entendit une voix si profonde et si caverneuse qu’elle en eut un frisson dans le dos.

— Hein ? fit Sam. Ah, oui ! C’est vrai ! J’ai failli t’oublier, bien que ce ne soit pas facile, avec quelqu’un qui me souffle dans le cou depuis tout à l’heure son haleine empuantie par la gnôle. Joe me dit qu’il sera là, lui aussi. Il voudrait te dire bonjour. Dis bonjour, Joe.

— Falut, Milt !

Roulement de tonnerre dans un baril.

— Fa va bien tout le monde ? V’efpère que vous ne vous vennuyez pas trop fans nous. Le pauvre Fam est tout trifte parfe que fa petite amie l’a laiffé tomber. Mais vils vont fe réconfilier, v’en fuis fûr. Fam a encore fait fe fale caufemar avec Eric La Haffe. Ve lui ai dit qu’il devrait feffer de boire comme une vaffe. F’est vrai, fa. Il n’a aucune ekfcuve puifque ve fuis pour lui un egvemple vivant de fobriété.

Jill regarda Hardy d’un air perplexe en disant :

— Mais qu’est-ce que…

— Oui, il a un léver défaut de prononfiafion, fit Hardy avec un sourire. J’aimerais que tu le voies. Joe Miller a la taille de deux Goliath, mais il a un cheveu sur la langue. Il appartient à une espèce subhumaine que Sam a baptisée Titanthropus clemensi, mais qui est en réalité, à mon avis, une simple variante de l’Homo sapiens atteinte de gigantisme. On estime qu’elle s’est éteinte entre cinquante et cent mille ans avant Jésus-Christ. Sam et Joe se connaissent depuis très longtemps. Ils sont aussi copains que Damon et Pythias, Roland et Olivier.

— Pourquoi pas plutôt Zig et Puce, ou bien Laurel et Hardy ? grommela quelqu’un.

— Hardy ? fit Hardy en relevant la tête.

— Mettez une sourdine ! s’écria Firebrass. O.K., Sam. Tout est sur orbite, ici. Nous venons de recevoir une nouvelle candidate de première classe, de la graine d’officier. C’est une Australienne. Elle s’appelle Jill Gulbirra. Elle a plus de huit mille heures de vol à son actif à bord d’un dirigeable et elle est ingénieur en aérotechnique.

La friture reprit de plus belle. On entendit juste la fin :

— … une femme ?

— Oui, Sam. Je sais qu’il n’y avait pas de femmes qui pilotaient les bateaux à aubes sur le Mississippi ou qui construisaient des locomotives à ton époque. Mais à la mienne, de nombreuses femmes étaient pilotes d’aviation, ou jockeys, ou même astronautes.

Jill, revenue de sa stupeur, fit un pas en avant :

— Laisse-moi lui parler, à ce fils de…

— Il n’a pas élevé d’objection, dit Firebrass en tournant la tête vers Jill. Il a juste manifesté sa surprise. A quoi bon t’exciter ? Il n’y a pas de problème. Et même s’il n’était pas content, il ne pourrait rien faire. Ici, le Numero Uno, c’est moi.

— Sam, elle dit qu’elle est heureuse d’entendre ta voix.

— J’ai entendu la sienne, fit Sam en gloussant de rire. Ecoute-moi bien… crrrc tzzz rrwiou… quand ?

— Ta dernière phrase s’est perdue dans l’éther, dit Firebrass. Je ne crois pas que nous puissions garder le contact très longtemps. Alors, voici rapidement les nouvelles. L’équipage est encore loin d’être complété, mais nous avons un an pour finir le monstre. D’ici là, je pense avoir suffisamment de candidats. Sinon, les pilotes d’avion et les mécaniciens ne manquent pas dans le secteur. Avec une bonne formation… Ecoute…

Il s’interrompit, regarda à droite et à gauche pour une raison inconnue de Jill et reprit :

— Tu n’as pas entendu parler de Ixe ? Il n’a pas…

De nouveau, une vague de parasites déferla sur sa phrase, la mit en pièces et ne voulut rien savoir pour lâcher les morceaux. Après avoir essayé durant plusieurs minutes de rétablir le contact, Firebrass finit par renoncer.

— Qu’est-ce que c’est que cette histoire d’Ixe ? demanda Jill en se tournant vers Hardy.

— Je ne sais pas très bien. Firebrass dit qu’il s’agit d’une plaisanterie entre Sam et lui.

Firebrass se leva de son siège en disant :

— Il se fait tard et la journée de demain promet d’être chargée. Veux-tu que Willy te raccompagne, Jill ?

— Je n’ai pas besoin de protection, fit-elle. Merci. Je préfère marcher un peu.

Un peu frileuse sous les carrés d’étoffe à fermeture magnétique, elle entreprit de traverser la plaine. Avant d’avoir atteint la première colline, elle vit les nuages qui s’amoncelaient dans le ciel nocturne illuminé de clartés fantasmagoriques. La pluie allait tomber bientôt. Elle prit une tablette de gomme à rêver dans son sac, en coupa la moitié et la mit dans sa bouche. Cela faisait des années qu’elle n’y avait pas touché.

Tout en mâchant la pâte élastique dont le goût rappelait légèrement celui du café, elle se demanda pourquoi elle avait si impulsivement, presque sans réfléchir, décidé de recommencer. Quel motif secret pouvait-elle bien avoir ? Que signifiait cet acte inconscient ? Si elle n’avait pas pris l’habitude de se surveiller de près, elle aurait pu, à la limite, le faire sans même s’en apercevoir.

Un éclair zébra le ciel au nord. Soudain, la pluie tomba comme si l’on venait brusquement de vider une citerne. Elle remonta sa capuche et rentra les épaules. Ses pieds nus étaient mouillés mais le tissu protégeait efficacement tout le reste de son corps.

Elle ouvrit la porte de sa cabane et entra. Elle posa son sac sur la table et l’ouvrit pour en retirer le gros briquet de métal que fournissait chaque graal deux fois par an. Elle chercha à tâtons sur la table la lampe à alcool que lui avait offerte Firebrass. A l’occasion d’un nouvel éclair, elle la vit et avança la main.

Quelqu’un lui toucha l’épaule.

Elle poussa un cri et fit volte-face en laissant tomber le briquet. Son poing droit partit en avant, mais une main lui bloqua le poignet. Elle leva le genou vers l’entrejambe qu’elle était sûre de rencontrer, mais elle ne heurta qu’une hanche et son poignet gauche fut happé par une autre main. Elle se baissa brusquement pour feinter. Son agresseur gloussa en l’attirant contre lui. Elle l’apercevait vaguement à la lueur des éclairs de plus en plus fréquents. Elle voyait son nez tout près, mais plus bas qu’elle car il était de petite taille.

Elle baissa soudain le front et mordit le bout du nez puis détourna sauvagement la tête. L’agresseur, aussitôt, la lâcha en hurlant. Il recula en chancelant et en se tenant la figure à deux mains. Elle le suivit et cette fois-ci son pied ne rata pas sa cible. Bien qu’elle n’eût pas de chaussures, le coup fut si violent que l’homme s’écroula et se tordit au sol en lâchant son visage pour agripper ses parties génitales.

Jill fut sur lui d’un bond. Elle entendit le craquement de sa cage thoracique sous ses pieds joints. Puis elle se baissa et le saisit par les deux oreilles. Il essaya alors de la frapper, mais elle écarta brusquement ses deux mains crispées. Les oreilles se déchirèrent comme un tissu qui craque.

Ignorant ses côtes cassées et ses testicules écrasés, l’homme réussit à se relever. Elle le cueillit du tranchant de la main sur le côté de la nuque. Il retomba comme une masse. Sans même se tourner vers lui, elle alla allumer d’une main tremblante la lampe à alcool de poisson avec le briquet qu’elle avait ramassé. La mèche imbibée prit aussitôt et la flamme devint jaune tandis qu’elle la réglait en tournant le bouton situé sur le côté. Quand elle se retourna, elle poussa un nouveau hurlement.

Il s’était remis debout et avait décroché du mur une sagaie qu’il pointait sur elle.

La lampe vola des mains de Jill en un réflexe homicide et instantané. Elle atteignit l’homme au visage, se brisa et répandit son contenu.

Il y eut une explosion de flammes. Il courut en hurlant, aveuglé. Ses yeux brûlaient comme des brandons. Elle ne le reconnut que quand il fut sur elle et hurla à son tour.

— Jack ! fit-elle tandis qu’il l’entourait de ses bras enflammés et la renversait en arrière en l’étouffant sous son poids. Momentanément incapable de respirer, elle se débattit néanmoins avec la violence du désespoir et réussit à rouler de côté. Son vêtement isolant l’avait empêchée d’être brûlée.

Avant qu’elle ait pu se relever, cependant, il saisit l’ourlet du tissu et tira dessus d’un coup sec. Les fermetures magnétiques cédèrent. Elle se retrouva nue, se releva d’un bond et courut jusqu’à l’endroit où il avait laissé tomber la sagaie. Elle se pencha pour la ramasser, mais déjà Jack était sur elle, par-derrière, et ses mains enflammées lui saisissaient les seins tandis qu’il la pénétrait de sa verge en feu. Leurs hurlements firent plusieurs fois le tour des murs de la cabane, en gagnant en intensité à chaque rebond. Elle se sentait grillée, calcinée à l’intérieur, les fesses et les seins rôtis, et même les oreilles, comme si l’écho charriait lui aussi des flammes. Elle ne put que rouler, rouler sur elle-même avec frénésie jusqu’à ce que le mur l’arrête.

Jack était à quatre pattes maintenant. Il n’avait plus de cheveux. Son cuir chevelu était noir, carbonisé, racorni. Sa peau craquelée, à travers laquelle on entrevoyait des os cendreux, laissait suinter une sanie rosâtre. Seuls rougeoyaient encore son visage, son torse et son bas-ventre – dont le pénis en érection semblait gonflé d’une haine insatiable. Ils éclairaient l’intérieur de la cabane, en même temps que les éclairs maintenant déchaînés au-dehors.

Elle courut vers le seuil, en ne songeant qu’à présenter son corps en feu à l’action bienfaisante de l’averse qu’elle entendait crépiter. Mais il réussit à lui attraper la cheville au passage et à la faire tomber, haletante d’effroi. De nouveau, il fut sur elle en laissant entendre d’affreux grognements inarticulés. Sa langue avait dû brûler aussi. Ils furent encore une fois environnés de flammes.

Elle se sentit glisser sur la pente d’un long cri de souffrance pure, vers l’abîme qui l’attendait et s’ouvrait pour la recevoir dans sa chute vertigineuse au cœur de ce monde et vers le centre de toute chose.

Le noir dessein
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